Déc 14
15
Silence radio sur l’assassinat d’un ministre
Ni éditions spéciales, ni breaking news, ni réactions diplomatiques à la hauteur de la gravité de l’assassinat d’un ministre n’ont réveillé la torpeur devant la barbarie de l’armée de l’occupation israélienne : Ziad Abou Ein, ministre palestinien a été lâchement assassiné par l’occupation israélienne,mercredi 10 décembre, lors d’une manifestation pacifique contre le Mur et la colonisation.
Ziad Abou Ein, l’un des ministres de l’Autorité palestinienne en charge du dossier de la colonisation a été, en effet, assassiné sous les coups de soldats israéliens enragés; assassiné, étranglé, alors que la manifestation était pacifique.
Ziad Abou Ein, ministre de l’Etat Palestinien est mort de la violence meurtrière de l’occupation insupportablement couverte d’une impunité terrifiante, pourtant la Palestine vient d’être reconnue comme Etat par les parlements européens.
Un assassinat sous silence
Les réactions officielles ont, en effet, été insignifiantes et les versions médiatiques parfois suspicieuses sur les causes de cette mort alors même qu’elles auraient dus s’abattre sur cette tragédie, dénoncer le silence béat qui laisse la terreur s’installer en plein Jérusalem et saisir l’occasion d’encourager objectivement à un règlement du conflit. Des pratiques médiatiques qui bloquent la prise de conscience de la barbarie de cette colonisation israélienne qui fonce droit au mur.
Le Conseil de Sécurité à lui, aussi, de montrer tête basse. Il s’est contenté d’exprimer son « chagrin » et ses « condoléances » et a scellé lapidairement les circonstances de cette assassinat, une mort comme il en arrive : « après une manifestation dans le village palestinien de Turmus Ayya ». Alors même que les conclusions de l’autopsie ont été claires, c’est un décès causé par les « coups portés par des soldats israéliens et des gaz lacrymogènes » que Ziad Abou Eina a « inhalés ».
Et comme toujours, et évidemment, la version est contestée par l’occupation Israélienne -tout comme vient d’être contesté le tout récent rapport Goldstone qui a mis à nu le visage hideux de la violence sioniste- attendant que l’émotion internationale baisse pour que ce crime, comme étaient tous les précédents, soit définitivement envoyé aux calendes grecques.
Des procédés « périmés »
Procédé qui semble être périmé.
En tout cas, l’espoir est grand que l’occupation israélienne épuise, aujourd’hui, ces dernières provisions pour escompter abuser le monde et duper ceux qui ne jurent que par le Droit et, pourtant, s’aveuglent lorsque l’on évoque la Palestine.
Aveugle de ces massacres qui broient femmes et enfants : Gaza, Jénine, Sabra et Chatila, Deir Yassin où des femmes ont été violées, Tantoura, Kfar Kassem, Lydda, Safsaf, Khirbat Ilin, Ein Zeitoun… la liste est longue et macabre.
Car la ligne rouge est franchie depuis longtemps. Et il est temps, en effet, que chacun prenne et fasse prendre conscience de l’horreur de l’occupation israélienne et de ses crimes répétés et impunis afin de ne pas se faire le complice de ces horreurs qui mènent au chaos.
Il est vrai que jusqu’aujourd’hui, ni le Droit ni la Justice ne semblent, en effet, être accessibles pour contraindre ceux qui défendent l’indéfendable à passer à la barre. Mais c’est une question de déontologie, de morale et d’humanité jusqu’à ce que la Justice arrache, tôt ou tard, son droit de cité et, ce, jusqu’en Israël.
Opinion publique internationale face à la complicité de la communauté internationale
En tout cas, l’espoir est aussi grand que, face au mutisme ou à la complicité de la communauté internationale, la prise de conscience de l’opinion publique internationale fera un jour le poids.
Car les peuples colonisés et les défenseurs de la Liberté ont déjà appris de Jean-Paul Sartre que la violence coloniale et « ces procédés sont périmés : ils peuvent retarder parfois l’émancipation, ils ne l’arrêteront pas. »