Mai 18
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Grande Marche Pacifique du Retour des palestiniens chez eux, en Palestine
A l’heure où les migrants sont forcés, partout dans le monde, et même parfois payés afin de rentrer dans leurs pays, les palestiniens, quant à eux, se voient refuser le droit de retour chez eux en Palestine.
Mémoire et occupation : Le 30 mars 1976, israël s’empare de 2500 hectares de terres palestiniennes. C’est un coup de tonnerre dans un ciel déjà bien assombri. Une nouvelle étape est franchie dans le projet initial de colonisation et d’occupation de l’ensemble de la Palestine historique.
Car l’état sioniste a beau pousser des hauts cris pour justifier sa politique de violence au nom de « sa sécurité », la réalité c’est l’effritement du territoire palestinien en bantoustan sud-africains.
A grands renforts d’assassinats, de pillage de l’eau et des terres, d’emprisonnements et d’humiliations, le droit international est « impuissanté » par ces mêmes qui coassent à peine contre la politique terroriste de l’état sioniste tout en se gardant de toutes sanctions.
Mémoire et résistance
Mais l’autre réalité, c’est surtout, la longue tradition de résistance populaire cultivée par les palestiniens : inventive, solidaire et inébranlable.
La célébration de la journée de la terre ce 30 mars 2018, 42 ans après ce vol des terres par Israël, symbolise cette indélébile mémoire palestinienne que l’état sioniste souhaite faire disparaître.
Se rassemblant pacifiquement et formant des villages de tente dans la bande de Gaza, les palestiniens rappellent leur attachement à leur terre et réclament la fin du blocus, des manifestations programmées jusqu’au 15 mai 2018, anniversaire- catastrophe de l’épuration ethnique de la Naqba de 1948 et son lot de massacres atroces comme à Deir Yassin ou Al-Dawamiya…
Des protestations contre la narration israélienne et truquée de l’histoire de la Palestine et une colonisation que l’on veut faire croire irréversible.
A l’heure où les migrants sont forcés, partout dans le monde, et même parfois payés afin de rentrer dans leurs pays, les palestiniens sont expulsés et refoulés de chez eux : 6 millions sont des réfugiés de leurs propres terres. L’ironie est glaçante. La marche pacifique du grand retour entamée à Gaza depuis 4 vendredis revendique simplement haut et fort ce qui est garanti par le Droit International.
Humiliations, emprisonnements, assassinats et marché du siècle
Plus de 47 assassinés dont 6 enfants et plus de 7000 blessés dont 7 journalistes depuis la grande marche du retour : Azzam Hilal Oweida 14 ans, Mahammad Amin 21 ans, Khalil Na’im 22 ans… Il n’y a que des noms et des vies. Des blessures inhabituelles et dévastatrices dit l’association « Médecins Sans Frontières » et des gaz « étranges » utilisés contre les manifestants. Israël ridiculise le droit international, tue, emprisonne, piétine l’ONU. Toutes les associations humanitaires et de défense des droits (HWR, Amnesty International…) recensent les violations quotidiennes de l’armée israélienne.
Pourtant, chez nous, le silence est ahurissant.
Et les palestiniens ne lâchent rien. L’ambiance est festive à Gaza et les snipers israéliens tirent sur les manifestants. Mais ceux-là continuent à piloter les cerfs-volants aux couleurs de leur drapeau, à porter des masques, à se déguiser en clowns, à venir en famille. Ils veulent, pour cette fois, faire entendre leur cause et leurs revendications au monde. Ils savent que quelque chose de tragique se trame contre eux autour de « marché du siècle ».