Mar 19
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Brisons les murs de l’ignorance
Certains martèlent comme une vérité : « Les musulmans se sont assez tus, ils doivent réagir et condamner les crimes commis en leur nom. Leur silence serait, désormais, complice ».
D’autres, jouent la carte de la concurrence victimaire et se transforment en théologien de pâquerettes de l’islam. Ils fabriquent de l’islamophobie en prétextant lutter contre l’antisémitisme.
Ils poussent les hauts cris. Sont-ils entendus ? Certains médias leur servent, encore une fois, de porte-voix.
La vertu s’avilit à se justifier disait Voltaire.
Pourtant, nous avons, en effet, et peut-être péché. C’est vrai. Mais pas parce qu’on s’est tu. Car cela, c’est notre rôle quotidien et il n’y a, malheureusement, pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Non plus, parce que nous n’aurions pas fait à l’islam l’aggiornamento des autres. Les 300 signataires et ceux qui collent à l’islam un antisémitisme qui lui est complètement étranger – l’histoire suffit comme argument -, brillent par leur inculture ou plutôt par leur cynisme et calcul politique. Leur analyse ne vaut pas un pet de lapin. Ils espèrent propager leur haine et endossent la théorie tragique du choc des différences.
Mais oui. Si nous devions porter une responsabilité, si nous devions nourrir nos regrets, ce serait pour une chose : de ne pas suffisamment parler d’islam aux autres, de nos valeurs, nos pratiques, nos rites, nos habitudes, notre générosité. Le miroir des médias et la réflexivité de ses images sur nous, nous a sclérosé, paralysé : elles nous enferment.
Il faut se libérer. Plus que jamais. Pour briser les murs de l’ignorance.