Egypte : Devoir de fraternité

rabi'aCri d’alarme d’une citoyenne

Qui peut aujourd’hui dire qu’il ne savait pas? L’un des rares bienfaits de la mondialisation est de savoir ce qui se passe ailleurs, de pouvoir s’informer (encore faut-il le faire correctement), et d’interagir avec notre monde.

Ce qui se passe aujourd’hui en Égypte est d’une cruauté sans nom, un mépris pour l’humanité, pour la dignité pour la justice.

On entend ici et là des voix s’élever, dire leur indignation, crier au scandale et c’est très bien. On en voit d’autres aussi y aller de leur propre analyse pour briller un peu sous cette scène effroyable. Mais peu importe. Chacun sera jugé selon son intention, tant que cela permet de susciter la conscience des femmes et des hommes de notre société, nous pouvons le supporter.

Par contre, ce que nous ne pouvons supporter c’est l’indifférence, le silence. Et oui, nous ne supportons plus d’entendre les gens parler de leurs vacances, de leurs petits soucis, de leur traintrain insignifiant quand nous savons que nombre de nos frères meurent sous les balles de pharaon.

Qui a déjà vu une journée si sombre que celle du mercredi 16 août? Imaginez un seul instant 2600 personnes tuées par balles… Qu’elle cruelle énergie a-t-il fallu déployer pour un bilan si lourd.

Nous le disons sans honte, nous n’avons pas de peine pour celles et ceux qui sont tombés sur la noble place Rab’a. Ils sont désormais auprès de leur Seigneur et jouissent de la promesse éternelle. Non, nous n’éprouvons pas de tristesse pour eux, au contraire nous sommes heureux de leur destinée si glorieuse. Nous les envions même…

Nous sommes tristes pour leurs familles qui auront à subir le manque en attendant la rencontre.

Nous sommes tristes pour le mépris de la vie humaine dont certains hommes qui ont perdu toute humanité ont fait preuve.

Nous sommes tristes de voir la parole du Prophète (pbsl) se réaliser: « viendra un jour où le fait de porter la foi sera semblable au fait de porter une braise incandescente dans sa main. »

Nous sommes surtout tristes de voir l’indifférence de certains d’entre nous face au combat, au martyre, à la souffrance de nos sœurs et de nos frères.

Peu importe que l’on soit frère musulman, salaf, soufi, laïque ou autre. Peu importe même que l’on soit musulman. Peu importe ce que l’on pense de la confrérie des Frères… Aujourd’hui chacun d’entre nous, homme, femme, enfant est Frère musulman. Pas par calcul politique ou par esprit clanique, mais par devoir de fraternité.

Nous sommes frères musulmans parce que ce sont nos frères qui sont tombés et qui tombent encore. Nous sommes frères musulmans parce qu’il est de notre devoir de soutenir le droit, la justice et la dignité.

Nous sommes frères musulmans parce que nous aurons à rendre compte devant Dieu d’avoir assisté à ce massacre et que nos larmes sont tombées au rythme des corps.

Oui… Nous sommes frères musulmans par devoir de fraternité.
Si même les plus laïcs parmi les Égyptiens ont su être frères musulmans par soutien et par esprit de justice alors nous le serons d’autant plus parce qu’ils sont nos frères et que nous sommes musulmans.

Siham Andalouci!

1 Response to "Egypte : Devoir de fraternité"

  • Ahmed says: