Juil 22
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Samedi 30 juillet 2022 , début de la 1444e année après l’hégire
Samedi 30 juillet 2022 débutera, pour les musulmans, une nouvelle année lunaire, la 1444è après l’hégire. Le décompte du calendrier musulman a démarré à partir de l’an 622 de calendrier grégorien, année de l’exil du prophète Mohammad (paix sur lui) de la Mecque à Médine, et donc l’année de la fondation de la première société musulmane.( si 2022 – 622 = 1400 ne correspond pas 1444 c’est que l’année lunaire est plus courte que l’année solaire).
Il est, bien entendu, évident que le calendrier hégirien n’existait pas au temps du prophète PSL. Ce n’est que pendant la gouvernance (Khilafat) de Omar Ibn Al-Khattab (Allah l’agrée) que le calendrier hégirien a été adopté.
En effet, lors de la 3ème ou 4ème année de la Khilafa de Omar Ibn Al Khattab (soit la 17e année de l’hégire), que notamment deux incidents ont posé problèmes aux institutions du jeune état musulman et ont conduit de toute évidence à l’établissement d’un calendrier musulman.
Le premier s’était posé à l’institution judiciaire. Il s’agissait d’un désaccord sur une date de remboursement de prêt dans une affaire judiciaire présentée à Omar Ibn Al Khattab (ra). Le requérant dit : « Ô chef des croyants, cette personne devait me rembourser mon argent avant Chaabane et c’est déjà le Ramadan ». L’autre personne répondit : « Eh bien, quand j’ai dit Chaabane, je voulais dire le mois de Chaabane de l’année d’après ». D’autres contrats similaires où le mois est mentionné et pas l’année pouvaient aussi poser problème.
Le second, d’ordre administratif, était une lettre envoyée à Omar Ibn Al Khattab par le gouverneur Abou Moussa Al Ashari, disant : «Ô chef des croyants, il arrive parfois que vous nous demandiez de faire quelque chose d’ici un mois particulier, mais nous ne savons pas si vous parlez du mois de cette année ou de l’année à venir».
Ces incidents ont conduit Omar Ibn Al Khattab (ra) à convoquer une réunion extraordinaire du Conseil de Choura (consultation) pour régler ce problème que pose l’absence d’un calendrier.
Lors de la réunion, il fallait définir à la fois l’année début du calendrier et le mois début de l’année.
1. Pourquoi la hijra est choisie année de référence du calendrier?
Au cours de la réunion, les membres du conseil de la consultation ont fait plusieurs propositions :
– suivre le calendrier Romain ou Perse ; vite rejetée. La civilisation musulmane était en plein essor et il leur fallait avoir leur propre calendrier, reflétant leur propre histoire.
– la mort du Prophète (saw), est un souvenir trop triste,
– la naissance du Prophète (saw) est imprécise et très personnelle pour éviter le culte de la personnalité
– d’autres événements étaient aussi rejetés tels que l’année de Badr ou de la Révélation…
– puis Ali Ibn Abi Taleb (Allah l’agrée), propose « L’année de l’hégire devrait être la première année de notre calendrier » et argumente en expliquant que déjà c’est une date très précise car l’événement est bien connu et que ses retombées sont déjà manifestes pour nous et resteront toujours bénéfiques à commémorer.
Et ainsi le conseil de la Choura a convenu à l’unanimité que la Hijra serait l’événement marquant le début du calendrier islamique et Omar (ra) a déclaré : « Ceci est l’opinion sage ».
Pourquoi le mois de Mouharram est le début de l’année ?
Là encore, les compagnons ont fait plusieurs propositions (Ramadan, dhul Hijja…) mais Ôthman ibn Affan (ra) a dit : « ça devrait être Mouharram ! » et les compagnons ont accepté.
Les savants s’accordent à dire que cette décision a été prise pour deux raisons :
– Mouharram, certes ne correspond pas la hijra du prophète lui-même, mais c’est le mois où l’exode a été annoncée pour la première fois et que les compagnons mecquois ont commencé à partir de la Mecque vers Médine
– Ensuite parce que les Musulmans vont au Hajj chaque année durant le mois de Dhul Hijja. Et Mouharram, qui vient juste après Dhul Hijja, se présente comme un nouveau départ pour les Musulmans qui venaient de se faire effacer leurs péchés.
Il était donc symbolique de commencer l’année musulmane avec Mouharram, page nouvelle après les péchés sont pardonnés. Ce qui signifierait une renaissance dans la nouvelle année.