Avr 17
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Acte individuel, éminemment social et économique : zakât
Devant lui, il voit se succéder différentes propositions pour résoudre les problèmes économiques : chômage, emploi, inégalités, pauvreté, dettes… Que fait-il lui ? Quel est son rôle dans tout cela ? N’est-il pas déjà en train de participer à leurs solutions ? Chaque année, durant toute sa vie, à un moment choisi, il donne à ceux qui sont dans le besoin 2,5% de toute son épargne* en argent cumulée si celle-ci arrive à un seuil déterminé, 2,5% de son labeur et de ce qu’il a gagné de ses propres mains.
Ce n’est ni une obole, ni de l’assistanat.
Ce n’est pas une obole, ni une charité. Encore moins un service qui apaisera sa conscience dérangée par tant de misère et une paupérisation grandissante qui côtoie le luxe insolent des toujours plus riches.
Au contraire, c’est bien là un acte éminemment religieux, un acte profond et intense, un acte de solidarité qu’il accomplit. C’est même le droit de ceux qui dans la société autour de lui sont dans le besoin.
Il ne se rend, peut-être, pas compte de la force de son geste. Il ne se rend, peut-être, pas compte de la solution qu’il réalise. Il sait, seulement, que sans ce geste, sa foi est incomplète, qu’elle est gravement handicapée, et peut-être, même remise en cause.
C’est ce troisième fondement de son Islam qu’il consolide. C’est cette Zakât ou « aumône purificatrice » qui participe de sa solution à lui pour résoudre ces difficultés économiques.
Il se rappelle alors qu’il n’est pas en dehors de tout cela, il se rappelle, qu’en fait, il agit. D’ailleurs, combien de fois a t-il entendu psalmodier ce verset du Coran : « Prélève sur leurs biens une part pour les purifier et élever leurs âmes » qui s’adresse à tous les musulmans, sans vraiment y attacher d’importance.
Un acte éminemment social, participant à l’expansion économique
Il a alors fouillé et exploré plus précisément sur ce rôle de la Zakât.
Il a appris qu’elle avait un rôle face au chômage. Qu’elle n’était pas une cause du désœuvrement mais un encouragement au travail. Il a lu que l’un des proches amis du prophète Abdallah Ibn Zubayr avait averti : « La pire chose qu’il soit est le désœuvrement ».
On ne peut prendre de la vie sans ne rien lui donner.
Il a appris, en effet, que sa Zakât était destiné à donner un capital à celui qui n’en a pas les moyens pour investir et ainsi pratiquer son métier.
Que cette mise à disposition fût obligatoire par celui qui aura la charge de la distribuer.
Que celle-ci devait servir à l’aménagement d’un travail pour toute personne apte ainsi qu’à le former. Le droit fondamental au travail, il le fait vivre par son geste.
Aussi, le droit fondamental au savoir car les étudiants dans une situation précaire auront une part de son argent pour terminer leur cursus.
Il sent, alors, percevoir en lui la grandeur de son geste et la philosophie profonde de ce que peut signifier cette Zakât pour l’individu et pour la société.
Pourtant, il va encore découvrir dans ses recherches d’autres sens et secrets de son geste. Tout ce qu’il sait déjà, c’est qu’il contribue à restaurer la cohésion sociale, à éviter les inimités entre riches et pauvres, qu’il combat l’individualisme, libère les énergies et même l’économie. Il est fier. Il est en train de construire un monde meilleur.
* il y a d’autres formes de calcul pour les avoirs en commerce